
J’avais sept ans lorsque j’ai découvert l’alto – viola en anglais –, le grand frère du violon. Tombé sous le charme de cet instrument, j’ai intégré le Conservatoire à Rayonnement Régional d’Angers d’où je suis sorti, en 2004, avec une médaille d’or en formation musicale et une médaille d’argent en alto.
En poursuivant ma pratique de la musique en orchestre ou en quatuor, j’ai suivi une formation d’ingénieur aux Arts et Métiers puis à Supélec. En 2011, diplômé de deux titres d’ingénieur et d’un master en économie, j’ai cofondé une première startup afin de développer un chargeur intelligent pour téléphones portables. Malheureusement le produit est resté au stade de prototype dû à un manque d’adéquation entre le prix de la technologie et le marché. Après quelques années à travailler pour le Groupe RATP comme chef de projet transport bas-carbone, j’ai cofondé une seconde startup, une place de marché pour la mise en relation entre artisans et particuliers pour du dépannage à domicile. Si l’expérience a été extrêmement enrichissante, l’entreprise a malheureusement dû être fermée, car son modèle économique n’était pas viable. J’ai alors rejoint le Groupe RATP en tant que responsable innovation pour le département de l’ingénierie où j’ai piloté pendant trois ans plus de 40 projets innovants, monté des partenariats avec des startups et créé le premier fablab de la RATP.
En 2018, traversant de multiples questionnements liés au futur de nos sociétés, aux impacts de la technologie dans nos vies ou encore à la crise environnementale, la musique s’est imposée comme une évidence pour m’aider à surmonter cette étape de mon existence. J’ai alors eu l’envie de parcourir le monde pour le comprendre, avec mon alto. Pendant un an, j’ai effectué un tour de la planète qui m’a amené à arpenter plus de 15 000 km en train, à visiter sept associations El Sistema, ainsi qu’à me produire à Oulan-Bator avec le soutien de l’Alliance française. Mais j’ai surtout pu échanger avec des centaines de femmes et d’hommes. Au grès de ces rencontres et de mes lectures, j’ai pris conscience des richesses culturelles et naturelles de notre monde, mais également des tensions qui l’animent et des conséquences dramatiques du changement climatique – notamment au cœur de milieux fragiles comme le désert de Gobi, la Patagonie ou la Grande Barrière de corail.
À mon retour en France, j’ai alors ressenti un profond désir de transmettre mon expérience pour inciter les hommes à sortir des frontières dans lesquelles ils sont enfermés ainsi qu’à agir, en particulier pour la protection de la planète. J’ai tout d’abord donné des conférences musicales et produit un spectacle pour jeune public. Puis, face à l’engouement des spectateurs, j’ai eu l’envie d’écrire le récit de ce voyage et de l’aborder sous la forme d’un essai pour sensibiliser une plus large audience à la culture, l’environnement et la géopolitique. Le livre Un alto pour passeport était né.
Aujourd’hui, entre spectacles, conférences, écriture et voyages, je n’ai pas oublié ma passion pour l’innovation et l’entrepreneuriat. J’enseigne dans le supérieur et conseille des entreprises avec cette volonté de montrer à mes étudiants, tout comme aux professionnels, qu’il est possible d’allier progrès et environnement.